Invité curieux des essais GM localisés à Marseille et dans ses alentours, j'en ai profité pour shooter à la volée les quelques autos qui se présentaient à moi. La plus érectile d'entre elles fut sans conteste cette Corvette C6 année modèle 2008 que François vous a présentée en vidéo et dans un article complet.
Pour le péquin moyen, vierge de Corvette jusqu'à ce jour (si ce n'est un flirt furtif avec une Z06 suffisamment terrifiante pour me laisser des souvenirs mi-apeurés, mi-heureux), la découverte en profondeur de ce mythe fantasmé a ouvert une autre porte dans mon esprit jusque ici très européen.
L'américaine que j'aurais a priori placée au rang d'obèse stéroïdée forcément gauche est nettement plus séduisante et remuante que prévue !
Esthétiquement, j'aimais bien l'ancienne C5. Une fois assis dans la C6 plus courte de 13 cm (4.43m), son capot très long suffit à me faire changer d'avis.
Au dessous de ce capot interminable, le nouveau V8 LS3 de 437 ch (+33 ch par rapport à la C6 Phase 1) et 585 Nm de couple est presque à l'étroit. Malgré cela, il a une allonge impressionante qui malheureusement stoppe avant les 7000 tr/mn ce qui ne l'empêche pas de vous coller une droite à chaque fois que vous lui chatouillez l'accélérateur ! Le pire, c'est que très catholiquement, on en redemande !
Ecraser un champignon US, c'est sympa mais à la première courbe venue, les clichés de la sportive us, sorte de dragster à châssis mou, vous reviennent à l'esprit. Mais la Corvette n'est pas un Muscle car, c'est LA sportive US par excellence. Et la garce tient son rang.
La courbe de Signes abordée comme un goret aux alentours de 180/190 (après avoir freiné) vous apporte un tsunami d'informations.
- D'un : la pratique quotidienne d'un break mazouté asmathique n'est pas très efficace pour devenir un top driver en Corvette C6.
- De deux : même si j'ai demandé le débranchement de l'antipatinage, l'ESP veille et me préservera des remontrances des pontes du Castellet qui n'apprécient pas vraiment qu'on dessine des perpendiculaires noires sur leurs jolies lignes bleues et rouges !
- De trois : choisir impérativement un moniteur pédagogue avant de s'élancer dans l'inconnu (et dans la C6).
Une fois le bon ange gardien à bord, les conseils prodigués vont être fructueux et je m'enhardis jusqu'à pousser une franche et précoce accélération en entrée de ligne droite des stands: voilà une méthode qui vous place aussitôt dans une position dite du crabe, les pneus arrière cirant dans un panache de fumée bleue sans pour autant perdre le contrôle de cette jouissive C6 d'une abnégation sans faille. Les ruades ne sont pas terrifiantes et un savant dosage du pied droit permet d'éviter les sueurs et de garder l'auto sur la piste. Etrangement, malgré son statut de circuit le plus sûr du monde, le HTTT se fait très étroit lorsque vous enclenchez le 5eme des 6 rapports. Un bref coup d'oeil à l'affichage tête haute et vous visualisez un nombre à 3 chiffres dont les 2 premiers sont rapidement 2 et 5.
La répartition des masses 51/49 est idéale grâce à la boîte placée sur le pont arrière et vos sensations dans les grandes courbes approchent le frissonnant. Pas de peur mais de plaisir, c'est une vraie sportive, je le répète. Le péquin moyen devient alors péquin express par la grâce d'une Corvette C6 que Stephane Rotenberg ne renierait pas.
Une américaine qui sait être rigoureuse et efficace, voilà un cliché qui disparait (pour moi).
Sur la route, j'ai eu beaucoup de mal à me faire à la boîte automatique lente et "égoïste" (toute une éducation à refaire !), au GPS taquin au paramétrage approximatif et à l'idée de voir mon permis potentiellement amputable après environ 4.4 secondes de route (c'est le 0 à 100 km/h)!
Pour le reste, le look, le toit amovible et la couleur rouge sang ainsi que le coffre de 634 litres ont ravi ma femme. Mais, faire voyager mes 2 sctroumphs couchés et sanglés dans cet immense espace ne la réjouit pas vraiment même si je tente de la convaincre que la verrière qui sert de coffre de malle ne peut que leur donner un teint hâlé en été et les parfaire dans la connaissance des constellations lors des runs, pardon, des balades nocturnes ! Pas sûr que ça marche.
Le prix d'accès de 59.900 euros pour la version baptisée 'Compétition' ou de 65.850 euros pour le coupé classique à boite mécanique n'arrivent pas non plus à la persuader du bien fondé de rouler en Corvette C6. Faut dire qu'elle ne sait pas qu'une Porsche 911 Carrera S est à plus de 80.000 euros ou que les Aston Martin V8 Vantage et autres Audi R8 ou Ferrari F430 sont largement au dessus des 100.000 euros ! La petite occasion de 2005 dénichée à moins de 45.000 euros est ma dernière chance. Si j'arrive à me débarrasser du chien, des chats, du poisson rouge et des canaris....
'font pas des breaks chez Corvette ?
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