Si depuis hier soir tout le monde a choisi un camp chez Red Bull – on est soit pro Vettel, soit pro Webber – il convient de voir les choses avec un peu plus de recul car ce qui est arrivé chez les 2 pilotes alors en tête du championnat du monde aurait tout aussi bien pu arriver aux 2 pilotes McLaren, et ce pour les mêmes raisons. Ce n'est pas l'égo des pilotes qui est en cause mais à chaque fois une décision de l'écurie.

En effet, on a appris dans la soirée que lorsque Mark Webber se fait ramarrer par son équipier dans une ligne droite, il vient tout juste de passer en mode « économie d'essence » à la demande de son équipe. Idem pour Lewis Hamilton qui venait à peine de modifier sa cartographie moteur lorsque son équipier a tenté de le dépasser. Par 2 fois, c'est la demande de l'équipe qui intime l'ordre au premier de ses pilotes sur la piste de basculer en mode d'économie d'essence qui provoque la bagarre. Alors peut-on dans ce cas blâmer les pilotes ?

Si chez McLaren, tout s'est bien passé, on le doit à la virtuosité des 2 pilotes et surtout au caractère de Jenson Button dont on ne peut renier la distinction et la grande classe. C'est un véritable gentlemen et il n'est pas un garçon à aller mettre la zizanie sur ce fait de course. Dès lors, il a accepté la résistance farouche de Hamilton et était simplement heureux d'être sur le podium. S'il avait réussi son dépassement, on ne sait pas vraiment si Lewis aurait apprécié, lui qui a tenu à préciser en conférence de presse, « avoir été surpris de trouver Jenson à ses côtés alors qu'on lui avait demandé de passer en mode de sauvegarde d'essence». Message envoyé à son équipe.

Chez Red Bull, la fin fut plus tragique et si certains critiquent Webber pour ne pas s'être écarté, on peut leur rétorquer qu'il n'avait pas à le faire. On peut revoir les images autant de fois que l'on veut, l'australien tient sa ligne et Vettel a tout juste la place pour passer. C'est bien lui au final qui met un coup de volant à droite (pas vraiment volontaire non plus) au moment de monter sur les freins, ce qu'il a admis dans ses premières déclarations avant d'oublier ensuite de le repréciser et de préférer accuser son équipier.

Mais là aussi, faut-il blâmer les pilotes ou l'écurie qui a demandé à Webber de réduire sa puissance moteur tout en sachant que cette action allait automatiquement projeter Vettel à sa hauteur ?

À vous de voir