Habiter près de son travail est un luxe. Qu'il s'agisse de la voiture ou du train, les Franciliens sont les champions du temps perdu dans les transports.

Selon une étude* publiée cet été par Randstad, les habitants d'Ile-de-France sont ceux qui passent le plus de temps dans les transports. Sur Paris et ses départements limitrophes, un aller domicile-travail dure en moyenne 33 minutes, contre 23 minutes sur l'ensemble du territoire.

Si un trajet simple prend en moyenne dix minutes de plus en Ile-de-France qu'ailleurs, il y a pire encore : 1/3 des Franciliens passerait plus de 45 minutes dans les transports.


Les Français perdent une semaine par an à se rendre au travail

Contrairement à l'Ile-de-France, les régions qui s'en sortent le mieux sont la Basse-Normandie et la Champagne-Ardenne, avec un temps de trajet de 17 minutes en moyenne. Ainsi, les Franciliens perdent deux fois plus de temps que les salariés de ces deux régions gagnantes.

Aline Crépin, directrice de la responsabilité sociale du groupe Randstad, précise que « les temps de trajet sont de plus en plus pris en compte par les employeurs afin de garantir à leurs collaborateurs un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, et constituent même un critère pour apprécier la satisfaction au travail. »

Une bonne nouvelle pour les salariés, mais il y a encore du chemin à faire, surtout pour les employés ayant des niveaux d'études élevés.


    Etude : on perd de plus en plus de temps dans les transports
    *Etude réalisée par Randstad, sur 6.000 salariés âgés de 18 à 65 ans.



Plus on est diplômé, plus on perd du temps

Le temps de trajet n'est pas uniquement dû au lieu de résidence du salarié : son niveau d'études détermine aussi le temps passé dans les transports en commun ou en voiture. Ainsi, les titulaires d'un CAP ne mettent que 19 minutes en moyenne pour se rendre au travail, contre 24 minutes pour les bac +2 et 28 minutes pour les bac +4/5.

Selon Aline Crépin, « l'explication tient au fait que les cadres sont surreprésentés dans les grandes aires urbaines, plus sujettes aux risques de congestion que dans les zones moins peuplées. » De plus, le quart des cadres français habitent en région parisienne, notamment en banlieue.

Le spécialiste des transports Michel Dubromel à France Nature Environnement explique : « Profitant dans les années 80 et 90 du développement des axes autoroutiers autour des métropoles, les salariés sont allés vivre à une quarantaine de kilomètres des agglomérations. Aujourd'hui, ils se retrouvent à distance, coincés dans les bouchons. »


Etude : on perd de plus en plus de temps dans les transports


L'automobile aujourd'hui : l'ère du bouchon

Randstad pointe du doigt une réalité plutôt déconcertante : en France, les salariés perdraient en tout une semaine par an pour se rendre au travail !

Et selon une autre étude présentée par le spécialiste de l'info-trafic Inrix, 77% des salariés se rendent au bureau en voiture : en prenant chaque jour travaillé leur véhicule, 2,4 millions de Parisiens passeraient plus de 60 heures dans les bouchons, contre 47 heures sur l'ensemble du territoire français.

Aline Crépin encourage donc les entreprises à développer le télé-travail : « Passer beaucoup de temps dans les transports ou dans sa voiture peut être source d'irritation ou de démotivation, et c'est une vraie problématique pour la compétitivité des entreprises. »


Car gagner du temps, c'est aussi gagner de l'argent... et éviter de faire tourner les moteurs sur les routes indéfiniment !