Sur le Fuji Speedway, il est un homme pour qui la première édition disputée en 1976 n'est pas qu'un paragraphe du Grand Livre de la F1. Daniele Audetto, encore en activité chez Super Aguri, était en 1976 le team manager de Ferrari. Il a aujourd'hui 64 ans et se rappelle :
"J'ai de très mauvais souvenirs du "vieux" Fuji. Sa voix (celle d'Enzo Ferrari) résonne encore dans ma tête car quand l'équipe Ferrari connaissait des problèmes, il était un homme vraiment bouleversé."
Comme relaté précédemment, le Gp du Japon 1976 clôturait une saison dramatique. Niki Lauda alors en tête du championnat manquait mourir carbonisé dans un accident sur le Nürburgring. Très grièvement brûlé (il a même reçu l'extrême onction), l'autrichien survivait miraculeusement et 6 semaines après son accident, il reprenait le volant pour ce dernier GP afin garder la couronne acquise en 1975. Il possédait alors 3 points d'avance sur l'anglais James Hunt sur...McLaren !
Un véritable typhon s'abattait sur le circuit durant le week-end et Niki Lauda abandonnait au bout d'un tour de course. Hunt, troisième, était sacré champion pour un point.
Les raisons de cet abandon furent commentées tant et plus. Sauf par l'intéressé qui déclara simplement "Je n'ai pas envie de me suicider. Je me fous de ce qu'on pensera de moi"
Selon certains, Niki Lauda ayant eu les paupières entièrement brulées, il était incapable de courir sous la pluie. Pour d'autres, l'accident était encore trop frais dans son esprit et un instinct de survie inconscient l'empêchait de prendre le risque de courir sous une pluie battante.
D.Audetto qui était au coeur de l'évènement avance une toute autre raison:
"La vraie histoire, c'est que James (Hunt) devait lui aussi s'arrêter. Cela n'avait rien avoir avec les yeux de Niki, ni une quelconque peur !
Selon lui, Bernie Ecclestone (patron de Brabham et récent créateur de la FOCA gérant les droits commerciaux de la F1) était désespéré et il souhaitait que le départ soit quand même donné pour ne pas perdre les revenus de la publicité et des droits télé. Du coup, nous nous sommes tous mis d'accord pour que le départ ait bien lieu et que ceux qui ne souhaitaient pas prendre de risque s'arrêtent dès qu'ils le voulaient. Une poignée de tours puis on stoppait.
"On prenait le départ et on s'arrêtait. C'était le contrat entre nous. Hunt n'aurait jamais du être champion.
Nous avions un accord avec Ecclestone. Nous devions nous arrêter à la fin du premier tour. Emerson Fittipaldi stoppe, Lauda stoppe, Carlos Pace stoppe. Mais à ce moment, le boss de McLaren Teddy Mayer a hurlé à Hunt "Baise Ferrari, ne t'arrête pas !"
Cette version a été plus ou moins démentie par un proche de Lauda présent ce jour là. Pour lui, le titre avait été perdu sur le Nürburg, pas à Fuji.
L'année suivante ne fut pas plus heureuse puisque Lauda, déjà titré et en partance pour Brabham, n'avait pas fait le déplacement et c'est Gilles Villeneuve qui le remplaçait. Le canadien s'accrochait en course et partait en tonneau par dessus les barrières de sécurité, tuant 2 personnes. C'en était fini de Fuji.
via autosport
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