Vendredi, la fusée Soyouz a envoyé deux satellites du futur système de navigation Galileo... sur une mauvaise orbite. Il s'agit d'un échec cuisant pour l'Europe : son programme d'indépendance technologique, notamment vis-à-vis du GPS américain, se voit repousser d'au-moins six mois dans l'échéancier.
Reconnaissez que l'échec est quelque peu ironique. Arianespace et l'Agence spaciale européenne (ESA) ont reconnu avoir mal positionné... un système de géopositionnement, avec une erreur estimée à plus de 6.000 km.
Les scientifiques réfléchissent à deux options : faut-il tenter de repositionner les satellites, quitte à ce qu'ils se transforment très rapidement en déchets spatiaux, ou bien peut-on leur trouver une utilité sur leur orbite actuelle ?
A l'heure d'aujourd'hui, il paraît peu probable que les ingénieurs puissent corriger le tir de vendredi, ce qui représenterait une perte sèche de 40 millions d'euros par satellite. Prévu entre 2015 et 2018, le lancement de Galileo subira également un retard d'au-moins six mois.
Cette phase ratée rajoute une pression supplémentaire, tant chez les scientifiques que chez nos décideurs : mené par la Commission européenne dans un climat d'austérité politique et économique, Galileo a déjà coûté 7 milliards d'euros, intégralement financé par Bruxelles. Qui s'impatiente des surcoûts et des retards supplémentaires, alourdissant encore toujours plus la facture.
L'indépendance technologique de l'Europe a encore du chemin à faire pour s'affranchir définitivement du GPS américain.
Pour plus d'information sur le développement du système Galileo, je vous conseille cette vidéo (en anglais).
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