Avant-première Caradisiac : la nouvelle Peugeot 308 enfin officielle

 Sur ses gardes ? Contrairement à l’actuelle 308 en 2007, Peugeot aura été, cette fois, particulièrement vigilant à ce qu’aucune fuite ne fissure son plan com’. Ce serait compter sans quelques petits malins du web, du mystérieux « instacar69 » qui a posté des photos officielles tronquées sur sa page facebook vendredi dernier, à un site d’information turque qui a lâché, dans la nuit de dimanche à minuit, les premiers clichés de la nouvelle Peugeot. Pourquoi tant de précautions ? Peugeot tient à garder un effet de surprise jusqu’au bout. Pourtant, de prime abord, les contours de la nouvelle 308 bouleversent peu.

L’émergence d’un nouveau style Peugeot, initié dès la fin 2008 par les designers Jean-Pierre Ploué (qui supervisa directement la 208) puis Gilles Vidal (dont la 308 est le premier vrai bébé), a sonné le glas de l’audace débridée. Les derniers concept cars de la marque, dont la SR1 (janvier 2010) et surtout le HX1 (septembre 2011) avaient prévenu : la frime, c’est fini. Les quelques prototypes roulants, lourdement bâchés, du projet T9, alias la nouvelle 308, aperçus tantôt dans le sud de l’Espagne, tantôt en Scandinavie, ont fini par enfoncer le clou: la prochaine Peugeot, c’est du costaud. D’ailleurs, Peugeot veut tellement rassurer que l’auto ne change pas de nom, comme cela avait été annoncé : bloqué par la 309, boulet historique, la nomenclature officielle de la marque s’est divisée en deux branches : les « 8 » constituent la gamme occidentale, évoluée, alors que les « 1 », emmenées par la berline 301, s’adressent aux pays émergents. 

Adieu donc, délires d’architectes, bajoues et détails négligés : les Peugeot modernes seront donc sobres, bien coupées, ultra-soignées, à l’opposé de la sportivité sous stéroïdes qui marqua les concept cars des années 2000, dont l’actuelle 308 fut l’héritière, parfois maladroite. L’essence chère, les contraintes climatiques et la recomposition du pouvoir d’achat réclament des autos légères et frugales. La nouvelle 308 repose donc, comme le dernier Citroën C4 Picasso, sur la nouvelle plate-forme modulaire du groupe, l’EMP2. Elle bénéficie d’un allégement important (140 kg au total, dixit Peugeot), mais aussi d’une architecture optimisée :  empattement étiré, porte-à-faux avant réduit, bloc de climatisation compacté et roues majorées ont permis aux designers d’accoucher d’une silhouette bien plus aboutie que le modèle actuel, pas toujours gracieux. Adieu, nez prognate, pare-brise avancé aux dimensions démesurées et hanches trop larges. La nouvelle 308 doit être rester harmonieuse quel que soit l’angle sous lequel on l’a regarde… 

La présence d’un capot plus marqué, horizontal n’est pas innocente : comme sur la Citroën C4, elle devra permettre d’accoucher d’une carrosserie à coffre classique au style équilibré, capitale pour l’installation de Peugeot en Chine. La qualité de carrosserie semble, d’après les premiers clichés, forts valorisants, extrêmement soignée et Peugeot ne se cache pas de vouloir se hisser au niveau des meilleurs: peintures, ajustement des panneaux de carrosserie et traitement des details semblent en effet de belle facture, à l’image des feux 100% LED qui équiperont la finition haut de gamme ou de la calandre au design ciselé, qui suggère la precision… un peu à la manière de la dernière VW Golf, l’éternelle reference. 

Comme sur la 208, les dimensions marquent la fin de l’insensée inflation des années 90/2000 : avec 4,25 m de long, la nouvelle 308 mesure 3 cm de moins que l’ancien modèle, alors que la hauteur chute de 4 cm (1,46 m). Contre toute attente, le volume de coffre progresse à environ 380 dm3 (soit 32 supplémentaires). On ne sait pas encore si l’habitabilité progresse, car la nouvelle Peugeot ne nous ouvrira ses portes que d’ici un mois. Les premières images révèlent une planche de bord soignée comme jamais : faiblesse endémique des sochaliennes, le style intérieur semble ici incroyablement abouti, avec son instrumentation surélevée et son petit volant, principe hérité de la 208. Un choix particulièrement engagé, car cette position de conduite ne convient pas forcément à tous les gabarits (ni tous les journalistes essayeurs !) : les compteurs peuvent notamment être masqués par la jante du volant. Autre bouleversement : Peugeot renonce enfin à cribler ses consoles de boutons… pour les remplacer par un bel écran tactile de 9,7 pouces, bordé par des raccourcis sensitifs, un système sans doute très proche du frère technique C4 Picasso, dont il partagera la plupart des équipements (démarrage sans clé, frein de parking automatisé, régulateur de vitesse à maintien de distance, alerte d’angle mort, etc…) et des mécaniques.

Si la gamme des moteurs n’est pas encore officielle, il semble acquis que nous pourrons tabler sur les eHdi 92 (dont une version à 85 g de CO2 au km ouvrant droit à 550 € de bonus écologique) et 115 ch, plus une probable version BlueHdi de 150 ch avec système de traitement des Oxydes d’Azote. En essence, la présence du 1,6 l THP de 155 ch est vraisemblable, alors que le nouveau 3 cylindres 1.2 e-THP de 110 ou 130 ch, prévu sur les 208 et 2008, irait comme un gant à cette nouvelle compacte, qui promet un agrément de conduite aux petits oignons… La nouvelle 308 sera lancée en France au mois de septembre. Caradisiac vous livrera ses premières impressions de conduite au même moment. Quelques mois plus tard, Peugeot officialisera un break, très différent aussi du modèle actuel : nettement allongé, il misera principalement sur le volume de coffre et une modularité simple : adieu sièges arrière indépendants, voici le retour de la banquette fractionnable ! Quand au coupé-cabriolet, il semble que son avenir soit condamné à court terme. Peugeot pourrait le remplacer par un cabriolet classique à capote en toile et carrosserie spécifique, mais le projet fait tout sauf partie des priorités…