6-cylindres et Crit’air 2, BMW 325i ou Lexus IS250 ?
Des berlines chics, motorisées par des 6-cylindres, fortement agréables à conduire et sans restrictions de circulation, ça doit coûter une blinde, non ? Non ! Les BMW 325i E90 et Lexus IS250 se dénichent dès 5 500 €.
Dans les années 2000, rouler en 6-cylindres essence n’est encore pas réservé à une élite capable de payer des malus délirants. Bmw a fait ses choux gras de ce type de moteur notamment en dotant sa Série 3, ce qui lui a garanti un succès pérenne. Jusqu'à la génération E90, qui reste l’épouvantail de la catégorie.
A cette époque, Lexus a encore BMW en ligne de mire. Loin de tout miser sur l’hybride, il propose sur son IS de deuxième génération une version 250 qui attaque frontalement la 325i : elle aussi est une propulsion et elle aussi a droit à un 6-cylindres 2,5 l de plus de 200 ch. Mais entre l’allemande et la japonaise, laquelle constitue la meilleure affaire ?
Les forces en présence
- BMW 325i (2005-2011) : berline 4 portes, 6 cylindres, 2,5 l (3,0 l dès la fin 2007), 218 ch, 1 450 kg, 245 km/h (250 km/h dès la fin 2007), à partir de 5 500 €
- Lexus IS250 (2005-2013) : berline 4 portes, 6 cylindres, 2,5 l, 208 ch, 1 570 kg, 230 km/h, à partir de 5 000 €
Présentation : le choix de la continuité
Chez BMW, on ne plaisante pas avec la Série 3. C’est dans les années 90-2000 son modèle le plus vendu, alors pas question d’une quelconque excentricité esthétique. Si les Série 7 E65 et 5 E60 ont pu déconcerter les fans de la marque par leur allure, la Série 3 E90, révélée en mars 2005, les rassure. Les designers dirigés par Chris Bangle, en particulier le japonais Jogi Nagashima, auteur du style extérieur, ont créé une ligne consensuelle respectant tous les codes de la marque, sans outrance.
Techniquement, cette génération de Série 3 est la sœur de la Série 1 E87, donc recourt à des solutions très modernes. Eléments de structure et de trains roulants en aluminium, essieu multibras arrière, jambes de force à double ancrage inférieur à l’avant, moteurs dotés des derniers perfectionnements…
Par exemple, sur la 325i, le 6-en-ligne 2,5 l N52B25 bénéficie d’une fabrication comportant des éléments en magnésium, et se pare d’un calage variable des arbres à cames en continu (Double Vanos) ainsi que d’une levée variable des soupapes (Valvetronic). Conservant toutefois une injection indirecte, ce moteur développe 218 ch et emmène les 1 430 kg de l’auto à 245 km/h, les 100 km/h étant franchis en 7 s. Presque sportif ! Deux boîtes 6 sont proposées, une manuelle et une automatique ZF, le tout s’alliant à plusieurs niveaux de finition.
En Première (33 900 €, soit 45 400 € actuels selon l’Insee), on trouve en série l’ESP, les 4 vitres et rétros électriques, le poste radio-CD basique, la clim manuelle, les jantes en alliage de 16 sur pneus runflat et même le régulateur de vitesse. A 35 500 €, la Confort ajoute la clim auto bizone, les capteurs de pluie et de luminosité, le volant cuir équipé de commandes à distance, ou encore la banquette fractionnable.
Ensuite, à 38 700 €, on a le choix entre la Luxe et la Sport, La première se pare de la sellerie cuir, le GPS, et des ornements en bois. La seconde n’a droit qu’à des revêtements mixtes cuir-tissu mais bénéficie de sièges sport, des jantes de 17, de la suspension affermie, des parements en alu et des projecteurs au xénon. On a vu pire rapport prix-équipement chez BMW !
De plus, la bavaroise peut recevoir une transmission intégrale xDrive et se décline en break dès 2006. Fin 2007, la 325i adopte un 3,0 l, comme son nom ne l’indique pas, doté d’une injection directe, le N53B30, mais dépourvu de la levée variable des soupapes. En septembre 2008, la Série 3 E90 bénéficie d’un léger restylage, qui lui permettra de tenir jusqu’à la fin 2011, année où arrive sa remplaçante, codée F30.
Après une première génération d’IS appréciée mais pas tellement vendue, Lexus revoit sa copie pour la deuxième, codé XE20. Si les grandes lignes demeurent (berline, propulsion, 6-cylindres), elle adopte cette fois, dans sa version 250 un moteur en V, un 2,5 l de 208 ch à injection directe. Il s’attèle à des boîtes 6, manuelle ou automatique Aisin.
La plate-forme, dérivant de celle de la plus grande GS, adopte des trains roulants raffinés : double triangulation avant, essieu arrière multibras. Le tout se drape d’une carrosserie plus massive que celle du modèle précédent, due à Kengo Matsumoto et Hiroyuki Tada, mais aussi très aérodynamique avec un Cx de 0.27. Présentée au salon de Genève 2005, l’IS est commercialisée en septembre.pesant 1 570 kg, elle n’est pas aussi performante que la BMW, plafonnant à 225 km/h pour un 0 à 100 km/h exécuté en 8,1 s.
Trois finitions sont proposées. La Pack Luxe, à 37 200 € (49 800 € actuels selon l’Insee), est déjà riche : ESP, jantes alliage de 17, cuir, sièges électriques chauffants, clim auto bizone, régulateur de vitesse, chargeur de CD et démarrage sans clé, notamment, sont de série. Bien plus chère (43 500 €), la Pack Sport ajoute les jantes de 18, les projecteurs bixénons, le toit ouvrant, les radars de stationnement AV/AR, le GPS et la hifi à 14 hp mais perd le cuir. Enfin, à 44 800 €, la Pack Executive se veut plus chic avec notamment des parements en bois et le retour du cuir.
En 2010, la Lexus IS se voit légèrement restylée (mais ne change pratiquement pas techniquement), gagne une variante F-Sport, et prend sa retraite en 2013. Dommage, la version 4x4 vendue notamment aux USA, n'a pas été importée, non plus que la plus puissante 350.
Fiabilité/entretien : métronomique Lexus
Nos deux compétitrices sont très fiables. Toutefois, la BMW connaît des soucis avec son système multimédia CCC parfois avant 80 000 km, puis, vers 100 000 km, ce sont les bobines qui faiblissent, alors que la boîte auto (option) nécessite alors une vidange. Vers 130 000 km, on commencera à surveiller la pompe à eau électrique, ainsi que les clapets de l’admission dynamique (les vannes DISA), voire le calage variable de l’admission, le Vanos dont le filtre est souvent à nettoyer.
On relève aussi des cas de fuites sur le couvre-culasse, sans gravité. Passé 200 000 km, il est bon de s’intéresser à la chaîne de distribution, tandis que le fait de diviser par deux les intervalles de vidange indiqués par l’ordinateur de bord retarde bien des soucis. Le 3,0 l monté dès la fin 2007 pâtit en sus de pannes de la pompe à carburant haute pression et des injecteurs...
Pour sa part, la Lexus, si elle est bien entretenue est peu voire pas sujette aux petits ennuis, hormis l’alternateur qui est souvent à changer vers les 150 000 km. Elle peut souffrir d’un capteur ABS défaillant de temps en temps, et voir ses ballasts de xénons tomber en panne à fort kilométrage, mais guère plus.
Avantage : Lexus. Nettement plus sereine que la BMW, qui ne démérite pas, l’IS250 remporte ici une victoire nette.
Vie à bord : une BMW parfois rêche, une Lexus tout en douceur
Face à sa devancière E46, la Série 3 E90 perd un peu en qualité de finition, mais gagne en habitabilité arrière. Ce n’est pas immense, mais bien dimensionné pour deux passagers, même grands. Ensuite, tout dépend de la version choisie. Honnêtement, avec leur présentation austère, leurs sièges en tissu un rêche assez peu confortables et leur équipement sans luxe, les Premiere et Confort manquent d’agrément.
Tout change avec les Sport et Luxe, ou bien avec quelques options intéressantes sur les deux autres, comme les sièges sport (très confortables !) à réglages étendus, la hifi, le cuir, ou le toit ouvrant. Priorisez les exemplaires richement équipés. On apprécie les nombreux rangements, la banquette rabattable et le coffre de 460 l.
Contrairement à la BMW, la Lexus IS gagne en finition en changeant de génération. Toutes les versions bénéficient d’une belle finition, d’une présentation chatoyante, d’un équipement très riche et de sièges au grand confort, même si les assises sont un peu courtes.
En revanche, à l’arrière, les passagers un peu grands déploreront le manque de garde au toit, alors que par ailleurs, l’espace n’est pas plus généreux que dans la BMW. Autre défaut, le coffre est franchement limité (378 l) et les dossiers arrière étant fixes, on ne peut l’agrandir.
Avantage : Lexus. Bien mieux équipée d’origine, plus douillette et d’une finition supérieure, l’IS250 gagne malgré son trop petit coffre et son manque de garde au toit arrière.
Sur la route : la BMW reprend ses droits
Position de conduite parfaite dans la BMW, surtout avec les sièges sport à longueur d’assise réglable. On apprécie aussi l’ergonomie bien pensée. Mais c’est encore le moteur la plus grande source de plaisir. Musical, il est souple, progressif, vif, passe les 6 000 tr/min allègrement et confère à la voiture d’excellentes performances. Un vrai bloc BM comme on les aime ! De surcroît, la boîte 6 est très plaisante à manier et idéalement étagée.
Le châssis, lui aussi réussi, séduit par sa vivacité, son côté communicatif et sa très grande rigueur. Précis et commandé par une direction consistante, il sait aussi se montrer amusant en sur itinéraire sinueux. Sauf sur certaines routes bosselées, où ça secoue pas mal, surtout avec les pneus runflat d’origine : l’amortissement a parfois du mal à suivre. Enfin, si les freins donnent satisfaction en puissance, leur endurance peut vite être prise en défaut. Reste que silencieuse et filant droit, la 325i constitue une excellente autoroutière.
Dans la Lexus, là aussi, on se trouve une position impeccable et on apprécie le côté plus ouaté que dans la BMW, ne serait-ce que par la souplesse des sièges. Le V6 émet, lui aussi, un joli son qui donne le sourire dès la mise en route. Mais on constate vite qu’il n’a ni l’allégresse ni le coffre du 2.5 de sa rivale. Soyons clair, il distille tout de même de bonnes performances et se montre très doux à l’usage. Côté boîte, surprise, l’automatique, rapide et fluide, lui sied mieux que la manuelle, parvenant à améliorer légèrement les chronos.
Dynamiquement, l’IS250 est d’une très grande rigueur, donc en remontre à la BMW par sa sécurité, voire son efficacité. Cela dit, elle ne permet pas la même connexion avec la route, même si son train avant se montre incisif, sans dégrader le confort. Simplement, à cause du poids, elle est n’a pas la vivacité de l’allemande. Par ailleurs, le freinage est excellent, tout comme l’insonorisation, particulièrement appréciable sur long trajet.
Avantage : BMW. Si on aime conduite, la 325i est la plus gratifiante grâce à son moteur plus allègre, son châssis plus vif, le tout avec un confort globalement à la hauteur.
Budget : du plaisir à pas cher
On trouve des 325i en très bon état dès 5 500 €, en acceptant un équipement assez standard et un kilométrage flirtant avec les 250 000. A 6 500 €, on tombe sous les 200 000 km et à 7 500 € on arrive aux alentours de 150 000 km. Pour rester sous les 100 000 km, tablez sur 9 000 €. Quant à la consommation moyenne, elle demeure très raisonnable à 8,5 l/100 km.
Les prix de la Lexus se calquent pratiquement sur ceux de la 325i, mais avec une dotation bien supérieure. Donc, à équipement équivalent, la japonaise demeure moins chère. Elle consomme un poil plus cela dit, à 9,0 l/100 km.
Avantage : égalité. Prix inférieur pour la Lexus à équipement équivalent, mais BMW plus frugale, les choses s’équilibrent.
Verdict : la Lexus est une meilleure affaire
Plus fiable, moins chère à dotation équivalente, un peu plus confortable et tout aussi sûre, la Lexus IS 250 mérite ici la victoire sur une BMW 325i certes plus dynamique à conduire et moins gourmande, mais aussi plus capricieuse, surtout avec le 3,0 l à injection directe. Toutefois, l’allemande pourra compter pour se refaire sur des variantes breaks et 4x4, interdites à sa rivale.
Thème | Avantage |
Fiabilite/entretien | Lexus |
Vie à bord | Lexus |
Sur la route | BMW |
Budget | Egalité |
Verdict | Lexus |
> Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : BMW 325i E90, Lexus IS250.
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